Recommerce, le roi du smartphone reconditionné, veut doubler de taille

Les Échos
6 février 2018

L’entreprise lève 50 millions d’euros pour financer sa croissance.Elle vise 100 millions d’euros de revenus dans deux ans.

Nos vieux téléphones ont de la valeur. C’est à ce point vrai qu’une myriade de sociétés s’occupe aujourd’hui de les remettre en état avant de les proposer à la vente sur le marché de l’occasion : MagicRecycle, Love2Recycle, e-Recycle, Ecofone, Rebuy, Certideal…

Parmi ces acteurs, Recommerce, un historique puisque lancé en 2009 et partenaire de trois des grands opérateurs nationaux (Bouygues Telecom, Free et SFR), a particulièrement bien tiré son épingle du jeu. Avec plus de 60.000 appareils collectés chaque mois, essentiellement dans les boutiques des opérateurs en échange d’une ristourne sur de la vente d’un nouveau terminal, cette petite société de 70 salariés estime concentrer la moitié du marché français de la reprise.

Un marché de 500 millions d’euros

Elle sous-traite ensuite, en grande partie à l’étranger, la remise en état, et commercialise les appareils d’occasion. Alors que la valeur des téléphones haut de gamme explose et que les modèles de subventionnement par les opérateurs n’ont plus la cote, la seconde main fait recette.

Selon GfK, 2 millions de smartphones reconditionnés ont été vendus en 2017, soit 7 % des ventes totales de smartphones. Avec un prix moyen de 260 euros, cela représente un marché de 500 millions d’euros.

En ce qui le concerne, Recommerce a enregistré 45 millions d’euros de revenus en 2017, en croissance de 30 %. Dans deux ans, la société compte atteindre les 100 millions d’euros.

Expansion à l’international

Pour accélérer, Recommerce vient de lever 50 millions d’euros, auprès des fonds d’investissement Capzanine et Creadev. La somme doit lui permettre de financer une expansion à l’international. Déjà présent en Suisse et en Espagne, le Français aimerait s’implanter prioritairement en Allemagne, au Benelux et dans les pays nordiques.

Autant de pays qui concentrent pouvoir d’achat fort, envol du prix des terminaux et disparition des subventions – ainsi qu’une conscience écologique développée. « La croissance sera organique, mais passera certainement par des acquisitions à l’échelle européenne », précise Benoît Varin, son co-fondateur.

La manne doit également permettre à Recommerce d’investir dans sa technologie, qui lui sert à donner des valeurs prédictives à des milliers de références sur un à 36 mois. Enfin, la société compte investir sur sa propre marque, sous laquelle elle compte désormais commercialiser ses smartphones de seconde main – qu’ils soient vendus par les opérateurs, des marketplaces (Amazon..), des spécialistes de l’occasion (DailyCash…), des spécialistes d’électronique (ElectroDepot, Boulanger…) ou des grandes surfaces (Conforama…).

Par Sébastien Dumoulin
Les Échos, 6 février 2018

Par Sébastien Dumoulin
Rubrique HighTech, Les Échos, 6 février 2018